Les vacances d’été sont arrivées, je découvre que demain c’est le 14 juillet ; la pluie a dû ruiner le sablier car j’ai l’amère impression que depuis quelques temps les jours ne s’écoulent plus...
Eh ouais Man ! Ta vie d’étudiant au placard, il semblerait qu’une nouvelle ère t’impose son rythme ; mais ne l’as-tu pas choisie ? A t’investir corps et âmes dans tes passions, quel autre bilan t’imaginais-tu sincèrement obtenir ?
14 juillet, commémoration de la révolution.
Pourquoi chez toi c’est nostalgie ?
Les taux de suicides sont plus importants en été que pendant les fêtes de fin d’années. Aux premiers abords, j’aurais pensé que la vitamine D avait un effet bénéfique sur la santé. Une démonstration simpliste en serait les tendances musicales de 2 cultures opposées : zouk festif des îles ensoleillées et métal dépressif des pays nordiques. Mais visiblement les études montrent le contraire. Alors quoi ? Les suicidés estivaux ne seraient donc pas les reliquats darwinesques qui, dans un excès de faiblesse, auraient finalement préféré succomber à la validation de la théorie naturaliste plutôt que de lutter contre le joug de leur innée miséricorde? Le 14 juillet ne raviverait donc pas le sentiment premier de révolution mais révèlerait alors une dimension plus subtile. Le suicide n’est pas naturel mais bien le fruit d’une réflexion.
Diantre ! Je confirme que le 14 juillet est pire qu’une fête d’anniversaire ou un réveillon de fin d’année. Dans ces deux derniers cas, l’euphorie des retrouvailles ne laisse pas de place à ces pensées...Par chance, ma vie doit être suffisamment intéressante pour ne pas dépasser le stade de la nostalgie. On est vendredi soir, tu sirote un martini-gin sur fond de jazz, tu fais le bilan de tes premiers 25 ans d’existence sur une planète balafrée par l’insolence. Empathie reste encore un peu dans ce corps...
Puisque 70% de suicidés sont des hommes, faut-il en déduire que notre si cher chromosome Y a contrebalancé son lot de nobles attributs par une dote contaminée : une faculté d’extrême lucidité ?
Hem.
Les occasions de cracher sur les dérives féministes foisonnent mais on t’a précédemment pensé que Darwin devait retourner se coucher.
Soit.
Par empirisme, le 14 juillet c’est l’été entre potes au bord de la mer. Camping, festivals et plans foireux dans le vent, tout tournent toujours bien. Et ce soir, je me retrouve seul un vendredi soir. Encore rentré tard du boulot. Ma sexfriend m’harcèle pour qu’on se voit, ce weekend ce sera ceinture. Aujourd’hui j’ai besoin de solitude et l’envie de prendre du recul. Elle attend plus alors que l’étincelle n’existe pas. Son régime d’été sera cette année faible en hormone : phényléthylamine et dopamine tu limiteras ! Biologiquement les femmes compensent alors par le chocolat... Faut’se dire qu’il y aura davantage de prise en main à la rentrée. Bilan : mon célibat me va...Pour l’instant.
Les suicidés doivent être partiellement gâtés. La mélancolie issue de la lucidité est la plus belle des vertus...que la conjoncture écrème. Peut-être sont-ils pourvus d’un romantisme partiels ? Comment ont-ils pu passer à côté de Baudelaire ou Rimbaud-pour ne citer que les papes d’une religion en perdition? Si les chances de trouver l’étincelle est à jamais perdue en France, la mondialisation nous ouvre une infinité de possibles. Quand d’aucuns voyagent en couple, t’as vendu ta mobilité pour former ta propre jeunesse. Day off & Enjoy !
Tout a coup on arrive à la fin, et en regardant l'heure on se dit qu'il nous reste plus que 4h à dormir avant le lever de rideau du lendemain (oui oui, il nous arrive d'être plusieurs).