Les paysages défilent à la fenêtre et toutes les conneries du passé me fracassent le crâne. Ce décor, on en maîtrise chaque recoin comme sa poche. Les paroles des potes de l’époque qui se lamentaient déjà sur la condition humaine alors que je n’avais pas encore attaqué l’assommoir en vu de préparer mon bac « X. t’es un p’tit con, mais t’es le seul qu’a un avenir !». Z’avaient pas tort. Y’a eu le début, qu’était plutôt beau...puis le moment où on voulait tous fuir...Ca tournait.
Quelle connerie d’y avoir pollué mes poumons alors que l’air y a cette odeur si rare...Les terres noyées sous les eaux ont vraiment sales gueules pour qui vient d’ailleurs ; combien j’aimerais me les refaire ces délires en barques et ces bastons dans la vase en plein hiver. De la boue, du gèle et du sang. Le plus beau noel pour un enfant.
Et sur l’autoroute on peut pas prendre un café sans entendre de la bouche de ces péteux : «il faut être patient pour se rendre en Province pour les vacances » sans avoir un haut-le-cœur. Viens, les culs-terreux te la mettent bien profond, tocard !
Mes pensées vont pour vous en ce-moment. La vie nous a amené à couper les ponts. C’que vous devenez, j’en sais rien ; et j’veux pas le savoir. On aurait rien à se raconter de toute façon. Pour être sincère, jouer au bab’ en bouffant des cacahouètes sur la tournée du patron ne m’excitait guère avant, alors aujourd’hui...Aujourd’hui, j’vous souhaite simplement de tenir ; et j’espère que demain vous trouverez des éclaircies pour rester dignes.